Voilà !!!

En fait, moi j’aime beaucoup lire des écrits sur cette période, car je crois dur comme fer au devoir de mémoire pour nous et pour les générations suivantes… Seulement, il faut que le livre apporte quelque chose de nouveau : une explication, un éclaircissement sur ce qui s’est passé ou sur la réaction des personnes. Là, le côté trouble de la période est hyper exploité, au point qu’on ne sait plus si Michel est Michel, le gars qui s’est fait avoir par une bande de collabos ambitieux et qui a été contraint de les suivre ou s’il est Charles, un antisémite convaincu qui ira jusqu’au bout de sa haine en faisant mourir à petit feu sa femme (juive) de dépression…

Pourtant j’aime Yann Queffelec d’habitude, mais là, il m’a donné l’impression de jouer la facilité comme tant d’autres écrivains, en plaçant dans son histoire ces sombres années où se mêlaient la haine, la méfiance, la peur, la culpabilité et tant d’autres sentiments qui peuvent, mais c’est seulement mon avis parce que j’ai constaté le fait dans d’autres ouvrages, finir un livre assez rapidement.

Je dirais quand même que le style est impeccable, ce qui fait qu'on a plaisir à aller jusqu'au bout... C'est du Queffelec, quand même !...

Le style est impeccable, Monsieur a du métier il faut dire !

J'ai aimé ce roman. Pour une fois, non pour l'historique de la chose, mais pour son humanité. C'est tout l'essentiel d'ailleurs : son but n'est pas d'exploiter cette guerre une énième fois, mais d'amener l'amour fou, glauque et malsain entre ses deux personnes, tout simplement.

L'être humain y est exploité, exhibé dans toute sa beauté et sa laideur. Trouble, oui, à l'image de l'Homme. Les choses qu'on ne maîtrise pas, l'amour qui naît de ce qu'on hait le plus en soi. Parce que c'est ça, exactement : il hait ce qu'il a été, et face à elle, tous les jours, c'est ce qu'il reprend en pleine face. L'un et l'autre doivent composer avec leur histoire, avec l'Histoire imbriquée dans leur histoire...

J'aime bien l'idée, amenée avec beaucoup de maîtrise, que son passé à lui était parfaitement assumé, jusqu'à l'arrivée de cette femme, jusqu'à l'amour. De là naît le doute : assumé parce que victime lui aussi, ou simplement aucun scrupule ?

C'est ce qui me plaît chez Queffelec, dans chacun de ses romans. Le sentiment amoureux n'y est jamais traîté dans sa facilité, on va au plus loin de la relation, dans ce qu'elle peut avoir d'abject. L'amour est abject, égoïste et foncièrement trouble. Il parvient à concilier tout ça sans tomber dans le larmoyant inévitable de cette guerre, c'est presque un tour de force.
L'amour abject et égoïste est vraiment révélé à la fin. Avec cette femme (juive) qui l'aime et se déteste de l'aimer, et lui (collabo, oscillant entre antisémitisme et survie), capable encore d'une certaine laideur, l'avoir elle à tout prix, même alcoolique, même dépressive.

Houlala Qu'est ce que je vais pouvoir répondre à ça moi ?
Kessky m'a pris de demander un sujet pareil ?

Bon... euh, déjà, je vais vite me le remettre en mémoire ce week-end le bouquin...

C'est juste une analyse très personnelle, pas de panique, Malice.
Quel que ce soit la forme de l'oeuvre, l'interprétation reste très subjective dans l'art.

Ma petite Boheme.. t'as fini de faire mal paraitre Maelys?.. N'oublie pas qu'elle est blonde, voyons..
Explique lui qu'on puisse passer au prochain livre..

C'est même pas vrai, je fais pas ça !

Pis elle a compris le livre, et elle pris le temps de le lire, elle ! Suivez mon regard... t'es où Paul ?

Normal, elle apprend a lire, elle.. moi, y a longtemps que j'ai gradue de la premiere annee..

Si tu le dis... Pis c'est pas la peine de me tirer la langue, ça te rend pas plus mâture

Au fait, je m'a trompée : quand j'ai dit "on ne sait pas si celui qui parle est Michel ou Charles... Je voulais dire : s'il est Michel ou Daniel (le père de Michel, antisémite convaincu, etc... etc...). Charles c'est l'employé.... Encore que le Charles, il est pas très très net non plus ni dans sa façon d'être, ni dans ses sentiments vis-à-vis de Michel et de Ioura...

Bohème, quand tu dis de Michel qu'il aime Ioura et qu'il la veut toute à lui, même alcoolique, même dépressive... Oui, bon, c'est quand même lui qui l'a rendue dépressive et alcoolique, il a l'air d'y trouver un certain plaisir d'ailleurs... Sans lui, elle se porterait comme un charme Ioura...

Bah euh... pour moi, il n'est pas responsable de sa dépression.

Elle s'est voilée la face. C'est là où je rejoins l'analyse de Babou : elle sait déjà, elle refuse de l'admettre, de mettre le doigt dessus, de se l'exprimer à elle-même, mais elle sait. D'où la dépression, parce que quelqu'un va oser mettre en mots ce qu'elle s'obstine même à ne pas penser.

Tu as raison, ça ne déplaît pas à Michel. Il alimente cette dépression même. Parce qu'efin elle est soumise, plus de cris, plus de scènes... Complètement dépendante de lui, aucun risque qu'elle le quitte, et c'est ce qui l'effrayait tant, le poussait à cacher son passé. L'abject de l'amour, comme je le disais.

Au final, tout forme une boucle. Leur amour malsain se construit comme la domination des nazis sur les juifs, et Michel le nazi ou collabo domine Ioura la juive dans sa maladie. Ca casse un peu l'effet Roméo et Juliette, dans le sens où ici, même l'amour n'est pas une rédemption.

pour en revenir à Charles , son personnage est assez simple cependant : Charles , c'est Lorenzaccio ( merci ma fille et son bac de français ;) ) , qui a se vouloir proche de son ennemi pour se venger , se prend d'amitié et développe finalement un sentiment proche du "syndrome de Stockholm" qui fait qu'un otage peut aimer son kidnappeur .
Finalement encore l'ambigüité de l'être humain ......

J'ai aussi une idée sur l'attitude de Michel face à l'alcoolisme de Ioura , c'est un peu complexe en fait leurs relations ; Ioutra n'etant rien avant son mariage et ne vivant que par le passé de Michel , jusqu'au choix de son metier à elle .

Dés que Ioura sait ce qu'est Daniel , elle ne peut plus s'accepter comme l'être faconné par Michel . La garder dans l'oubli de la boisson , c'est l'image de Michel qu'elle renvoie et plus l'image de Daniel .

La double degustation , échec pour Daniel/Michel car il céde à l'abjection facile et échec pour Ioura qui reconnait tous les vins sauf celui que l'homme qu'elle doit aimer et qui doit l'aimer a créer , renforce ce jeu de miroir , où chacun n'est qu'une partie du reflet de l'autre .

Maintenant qu'on est toutes revenues, qu'est ce qu'on doit faire Bohème ? On reprend où on en était ou on passe à un autre ?

Maelys, ma chérie, tu t'en es très bien tirée sur ce coup-là, tu m'as surpris, tu sais que tu pourrais être critique littéraire ? Bohème et Babou aussi bien sûr...

Mais un bisou tout spécial pour toi ma Maelys

Maelys a écrit:

Maintenant qu'on est toutes revenues, qu'est ce qu'on doit faire Bohème ? On reprend où on en était ou on passe à un autre ?

Si personne n'a rien à ajouter, on passe à un autre bouquin.

Voouuuuiiiiiiii !!!!!

Tu te réjouis parce que t'en as un à nous proposer ?

Ben en fait, oui et non... mes deux principaux coups de coeur ne sont pas récents et ce sont des livres de 220 pages pour le 1er et plus pour le deuxième (je l'ai pas sous la main et j'ai pas trouvé le nombre de pages sur Internet...)

Je vous en parle quand même, mais ce serait bien si Babou (ou quelqu'un d'autre qui veut s'inscrire, bien sûr) en propose aussi et on choisira...

1) "Chien blanc" de Romain Gary - édité par Gallimard (4,70 Euros)

"Dans « Chien Blanc », Romain Gary nous relate des événements qui ont marqué sa vie et celle de son épouse d’alors, Jean Seberg, entre 1968 et 1969, entre Paris et Los Angeles. La trame de son récit est l’histoire de ce chien errant, un berger allemand, qu’il recueille un soir de pluie et qui se révèle être un « chien blanc » : un chien dressé en Alabama pour chasser les noirs. Optimiste et idéaliste, Gary refuse de faire piquer Batka (c’est le nom qu’il lui donne alors que son vrai nom est Fido) et le confie à un spécialiste du dressage qui travaille pour les studios de Hollywood. Le spécialiste en question fera finalement de Batka un « Chien Noir » qui attaque les blanc… Romain Gary nous jette alors un regard mi-amusé, mi-révolté, mais toujours bienveillant sur l’Amérique. Il ne manque pas d’égratigner au passage quelques-unes des belles âmes le plus en vue de l’époque en dévoilant au grand jour leur hypocrisie, quand ce n’est pas leur crasse imbécilité. Son regard critique sur les stars hollywoodiennes peut sembler parfois excessif, mais il n’en sonne pas moins terriblement juste… Enfin, on rira de bon cœur sur les provocations de Gary à Paris pendant les événements de Mai 1968. Ce qui étonne notamment, c’est que ce récit de Mai 1968, bien que n’ayant pas de recul historique dont nous disposons aujourd’hui, semble au diapason de la vision que nous en avons aujourd’hui. A lire et à relire. Pour réfléchir mais aussi pour rire."

2) "Seul dans Berlin" de Hans Fallada - édité par Gallimard (7,70 Euros)

Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et pillée par ses voisins. C'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille. Ce sont les Quengel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front, qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers. De Seul dans Berlin, Primo Levi disait, dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu'il était "l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie". Aucun roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des citoyens allemands, juifs ou non, sous le IIIe Reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité."

Vala...

Le second ouvrage me plairait sans nul doute, mais en quel temps le lirais-je ? J'ai déjà lu un ouvrage similaire, mais je n'arrive plus à remettre la main dessus...

Et pis à partir d'aujourd'hui 17:50 ce sont des lignes et des lignes qu'il me faut rédiger...

Mais pisque je demande d'autres propositions, ce sera pas forcément le mien qui sera choisi.... Allez Kris, viens avec nous...

Babou, t'aurais pas un coup de coeur qui ferait moins de 100 pages ?

Ben euh je chercherais mais bon actuellement je fais plus de peinture ( des murs hélas ) que de lecture

moi, on m'a prêté plein de bouquins, même que, si j'avais un tant soit peu le sens de l'exagération, je vous dirais que j'ai presque de quoi ouvrir une bibliothèque

Et dans le tas, t'as eu un coup de coeur ???

moi je lis des bouquins sur la pédagogie de l'enfant.....mais ça va pas vous intéresser.......

quoi, ben au moins j'ai participé au choix, enfin au non choix......

Et je persévère à ne pas lire, en ce moment, j'écris moâ, Madame...